Nous avons de nombreuses richesses culturelles.
L’occitan est pour moi une langue à faire vivre, je prends des cours, je chante en occitan. Je participe à des moments partagés à l’EHPAD, nous chantons pour les anciens qui y sont accueillis. Une dame ariégeoise qui se met à chanter avec nous à l’écoute d’une chanson de son enfance… c’est touchant.
Enfant, ma grand-mère parlait en occitan, au grand dam de ma mère. On parlait occitan à la pétanque… mais c’était déjà une langue mise sur la touche. Les personnes qui participent aux cours sont plutôt âgées, cela permet de réactiver les mémoires aussi sur des activités passées. Avec notre groupe, on participe à des événements pour faire vivre cette langue au travers du chant. On est en lien avec d’autres groupes, comme le GESPPE à Espéraza qui rayonne activement.
Ce qui m’a ramené au pays, c’est les amitiés, c’est retrouver ce patrimoine. On est assez nombreux à revenir au pays.
J’aime retrouver les traces du passé.
À l’époque on se déplaçait moins, aujourd’hui on n’a pas la même façon de concevoir la vie. À l’époque toute la rue Arago était une rue commerçante, les fêtes de Saint-Paul étaient très renommées, les usines de croquants faisaient travailler plus d’une trentaine de femmes. Aujourd’hui on voit les services publics qui ferment, les médecins qui ne sont pas remplacés… Le village est plutôt vieillissant. Des belles expériences, comme le bus à 1 €, me donnent envie de payer mes impôts ; cela répond au manque de mobilité, c’est important que l’on puisse circuler sur le territoire.
Je fais partie de l’association San Panhols, un groupe qui fait des recherches sur le territoire, on est féru du coin. Le dernier livre est sur le passé industriel de Saint-Paul. On participe à la création de panneaux qui racontent le passé du territoire, cela plaît aux gens. Il faut préserver ce que nos anciens nous ont transmis, mettre à jour notre patrimoine.
Je suis attaché à la variété des paysages, j’aime la géologie, les pierres c’est enchanteur !
Je m’intéresse aux orchidées, avec l’association AOLR, nous avons découvert il y a deux ans une orchidée unique… on a répertorié plus d’une vingtaine d’espèces différentes entre Saint-Paul, Caudiès et Bugarach. On participe à faire connaître les orchidées, par l’organisation d’expositions, cela fait converger de nombreux naturalistes de la France entière. À certaines périodes de l’année, des personnes viennent spécialement de la France entière pour chercher et photographier les orchidées de la région.
Cette année, elles ont eu beaucoup de mal à se développer, un hiver sec, un printemps trop chaud, elles sont sorties toutes petites, elles ont souffert. La biodiversité est essentielle pour leur développement. La déprise agricole est plutôt bénéfique à l’apparition d’orchidées, elles se développent dans les friches… c’est au moins un point positif.
Les thématiques autour de la découverte environnementale, de la faune et la flore, intéressent les gens.
Les animaux sauvages, comme les sangliers, les renards, qui s’approchent des villages, c’est un phénomène fréquent. C’est triste de voir des espaces cultivés malmenés par les sangliers.
La grosse modification du paysage dans la vallée c’est sans doute l’installation des éoliennes, peut-être aurait-il fallu les placer ailleurs, mais cela ne me dérange pas plus que ça ; je préfère voir une ferme photovoltaïque ou une ferme éolienne plutôt que de voir la lande prendre le dessus. Cela peut aussi apporter de l’emploi pour une ou deux paires de personnes. L’écriture de la Charte du PNR pourra peut-être borner un peu les choses, créer une ossature à l’échelle du territoire, et trouver un consensus sur les lieux où les implanter. C’est intéressant aussi de s’appuyer sur des expériences comme celle proposée à Luc-sur-Aude.
Un PNR ne pourra pas tout être, on ne pourra pas tout lui demander… Il pourra participer à faire connaître le territoire.
Suivant les coins, il y a des décalages de fréquentation touristique, les infrastructures d’hébergement ne sont pas toujours au rendez-vous pour les groupes. Le Parc pourra sans doute aider des zones ou des villages peu visités à trouver un public.
Notre richesse environnementale peut faire venir du monde. Des villages comme Cucugnan, Soulatges ont su garder une certaine harmonie, c’est important de ne pas trop dénaturer le paysage bâti.
Il faut être confiant en l’avenir, avoir une vision large. Pour moi il faudra travailler de manière transversale entre les futurs salariés du Parc et des personnes compétentes à l’échelle départementale ou régionale qui apporteront aussi leur expertise.